John Paul Fauves

Dans quel environnement avez-vous grandi ? John Paul Fauves : Au Costa Rica, dans un environnement très sain. Beaucoup de sport et de voyages, en famille toujours. Scolarisé dans une école privée, j’ai commencé à dessiner des BD avec les autres garçons. Un peu plus tard, mes parents ont divorcé, et je suis allé étudier en Espagne, ce qui a été un virage radical dans ma vie qui a remis en perspective le moule dans lequel j’avais grandi.

Quand avez-vous compris que votre chemin serait artistique ? John Paul Fauves : Très jeune, je voulais cela. Je faisais des petites expos depuis le collège et je vendais même un peu. Mais parfois la vie a d’autres plans pour vous. Ma famille pensait que je devais étudier le commerce avant de, peut-être, me consacrer à une carrière artistique. Alors j’ai fait les deux : quelques années plus tard, j’étais cadre commercial le jour, et artiste la nuit. Mais ma frustration de ne pouvoir faire ce pourquoi j’étais fait était terrible. Je suis alors tombé dans certaines addictions qui ont engendré de grands bouleversements dans ma vie. C’est pourquoi j’ai cessé mon activité « commerciale » pour me concentrer sur ma carrière artistique. En m’obligeant à ne plus peindre, je contraignais dangereusement mon âme.

Qui sont les artistes qui vous ont le plus marqué ? John Paul Fauves : Basquiat, Warhol, de Kooning, Van Gogh, Matisse, Picasso, Jésus, Bouddha, Kurt Cobain, etc., et la liste pourrait continuer longtemps. Je suis sous l’influence de la vie en soi, cela peut être un mendiant dans la rue, ou la Reine d’Angleterre, être présent à l’instant est ce qui m’importe le plus.

Quelle serait votre définition de l’art ? John Paul Fauves : Ma définition de l’art serait de choisir de ne pas vous répondre, et c’est encore de l’art.

Quelle est, selon vous, la quête d’un artiste ? John Paul Fauves : Tirer de chaque expérience le bon et le mal, et d’en faire de l’art. Ne jamais créer pour être aimer des autres, mais parce que tu aimes cela.

Quelles relations entretenez-vous avec la célébrité et la reconnaissance ? John Paul Fauves : Aucune. Qu’est-ce que la célébrité, sinon l’illusion d’être aimé par les autres.

Qu’est-ce qui vous pousse à continuer ? Jusqu’où souhaitez-vous aller ? John Paul Fauves : Je ne peux arrêter cette incandescence à l’intérieur de moi. Le seul moyen de la calmer est de peindre. Je veux aller jusqu’où ma vie m’entraînera, me guidera.

Comment savez-vous qu’une œuvre est achevée ? John Paul Fauves : Mon professeur me disait que le plus difficile était de déterminer quand s’arrêter. Je suis un expressionniste alors il est plutôt difficile pour moi de conclure. Je pourrais rester sur la même toile éternellement.

Pourquoi ces références constantes à Mickey Mouse, ou à d’autres personnages pour enfants ? John Paul Fauves : Mickey nous représente tous, nous sommes tous des enfants à un moment de notre vie, ou nous le sommes encore. Ce dénominateur commun fait référence à une innocence vécue et partagée par tous. Mais quels adultes sommes-nous devenus ? C’est mon interprétation de la condition humaine d’adulte, du désir, de la tentation et d’un mode de vie hédoniste.

Pourriez-vous envisager une œuvre sans référence claire à un personnage largement connu ou à un artiste célèbre (je pense à Warhol ou Picasso par exemple) ? John Paul Fauves : Oui absolument. Je peignais bien avant de les connaître parce que j’étais un jeune garçon avec peu de références au monde extérieur. Ceci étant, ma peinture serait différente dans la mesure où le passé est une extraordinaire plate-forme pour nous apprendre à évoluer et à créer.

Après quoi courez-vous à créer cette tension entre l’histoire de l’art et les personnages de BD ? John Paul Fauves : Pour moi, la BD fait partie de notre histoire de l’art, au même titre que des tas d’autres choses. Nous vivons une époque qui propose une foule de nouveaux outils pour la création artistique. Mon ambition pour 2018 est d’explorer et de travailler avec ces nouvelles technologies pour mon expression artistique.

Ainsi John Paul Fauves se saisit d’icônes corrompues pour porter un coup décisif, mais néanmoins chargé d’humour, à un hédonisme qu’il perçoit comme mortifère. Prenez ce masque qu’il vous tend, non pas pour vous cacher, mais bien au contraire pour retrouver l’enfant qui vit encore quelque part en vous.

 

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